14. MÄRZ 2024
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PROBLÈMES PERSONNELS
Intimidation (harcèlement) entre élèves : Ce que tu peux faire
En Suisse romande, les cantons se sont entendus sur une terminologie nouvelle qui permet de distinguer le terme de "harcèlement" de celui plus précis: "intimidations entre élèves" et de privilégier ce dernier pour en parler, ce qui sera fait dans la suite de cet article.
Les points essentiels en bref
Tout conflit n'est pas nécessairement de l'intimidation.
Tout le monde peut être victime d'intimidation.
L'intimidation cause beaucoup de souffrance.
L'intimidation ne s'arrête pas d'elle-même.
Il faut demander de l'aide en cas d'intimidation.
L'intimidation entre élèves est un phénomène courant
Selon certaines études, il y a au moins une personne par classe touchée par l'intimidation dans les écoles. Dans l'étude PISA 2018, 13 % des élèves de 15 ans ont déclaré subir régulièrement des moqueries, 11% être régulièrement victimes de médisances et 7% subir des menaces.
Etre harcelé par d'autres élèves est extrêmement stressant. Les personnes cibles se sentent tristes, épuisées, impuissantes, en colère. Beaucoup dorment mal, n'arrivent plus à se concentrer et vivent alors une baisse de leurs performances. L'intimidation peut conduire à de la phobie scolaire, à des troubles physiques, voire même à des pensées suicidaires.
Tu n'es pas responsable
Les personnes cibles, pensent hélas souvent qu’elles sont responsables de ce qui leur arrive. Elles se sentent impuissantes et ne savent pas quoi faire pour se défendre. Souvent, elles n'osent pas en parler, par honte ou par peur de ne pas être prises au sérieux ou que la situation s'aggrave encore. Elles minimisent alors souvent la situation ou taisent ce qui leur arrive.
Tout le monde peut être victime d'intimidation, indépendamment de la personnalité, de l'apparence, des vêtements, de la nationalité, de la religion ou du comportement. Il n'y a pas non plus de profil type caractérisant les auteurs de ce genre de violences.
Conflit ou intimidation ?
Les conflits sont inévitables quand on vit en société. Lorsque les critères suivants sont réunis, il ne s'agit plus de conflit mais d'intimidation :
L'intimidation se produit de manière répétée sur une période prolongée.
L'intimidation vise une personne particulière dans le but de la détruire.
L'intimidation n'est plus en lien avec un fait ou une divergence d'opinion.
Voici comment l'intimidation peut se manifester :
Tu es ignoré·e.
Tu es délibérément exclu·e.
On se moque de toi ou on t’embête.
On propage des rumeurs sur toi.
On te menace de violences, tu subis des violences.
Tu es victime de chantage.
On te cache tes affaires ou celles-ci sont endommagées.
Tu reçois des messages de haine.
L'[harcèlomètre] (https://adozen.fr/wp-content/uploads/2021/11/harcelometre.pdf) ci-joint peut t'aider à repérer le niveau de l'intimidation dont tu fais la cible.
Tu es dévalorisé·e ou humilié·e d'une quelconque autre manière. Si cela se passe sur Internet ou sur les réseaux sociaux, on appelle cela de la [cyber-intimidation] (https://147.ch/fr/article/cyber-intimation/).
Ce que tu peux faire en cas d'intimidation
L'intimidation ne s'arrête généralement pas tout seul. La plupart des personnes qui en sont la cible n'arrivent pas à y mettre fin par elles-mêmes. C'est pourquoi il est important de ne pas se taire. Voici ce que tu peux faire :
Tiens un journal : Note ce qui se passe avec la date. Cela te permettra de démontrer qu'il ne s'agit pas d'un simple conflit ou de taquineries inoffensives. En documentant les événements, tu peux prouver que tu es la cible d'intimidation de la part d'une ou de plusieurs personnes.
Parles-en : Dis à tes parents ou à une autre personne de confiance ce qui se passe pour toi, comment tu te sens, ce qui t'aiderait dans ta situation ou ce qui te ferait du bien. Ils peuvent t'accompagner pour obtenir de l'aide.
Demande de l'aide : Adresse-toi à un enseignant, au service de médiation ou de psychologie scolaire, à un entraîneur ou à une autre personne adulte. La plupart des personnes concernées craignent d'en parler sous peine d'aggraver la situation, mais c'est seulement en osant en parler que ça peut s'arrêter. Parle de tes crainte à l'adulte à qui tu t'adresses. Tu peux lui demander d'observer d'abord la situation et ensuite que vous discutiez ensemble des mesures à prendre.
N'abandonne pas : Les adultes à qui tu t'adresses peuvent parfois sous-estimer la dynamique de l'intimidation car ce n'est pas toujours facile à repérer. Des actions sont souvent nécessaires pour mettre fin à l'intimidation. En collaboration avec les adultes en qui tu as confiance, vous pouvez vous adresser auprès des écoles, en signalant le problème d'abord aux enseignants, ensuite à l'infirmière scolaire, au médiateur, à l'éducateur ou à la psychologue scolaire et finalement à la direction de l'école à qui vous pouvez demander des mesures supplémentaires. Pour gérer les situations d'intimidation entre élèves, les établissements scolaires possèdent maintenant des équipes d’intervention formées qui utilisent la méthode de la préoccupation partagée [(MPP)] (Plateforme romande MPP). Tu trouveras des informations sur les mesures disponibles dans ton canton en cherchant sur Internet avec les mots-clé "harcèlement-intimidation" + "canton". Par exemple dans le [canton de VD] (https://www.vd.ch/themes/formation/sante-a-lecole/prestations/harcelement-intimidation-et-violences-entre-eleves).
Tout le groupe est concerné
L'intimidation ne touche pas seulement la personne qui le subit, mais aussi celles qui en sont témoin. Elles peuvent ressentir de la culpabilité parce qu'elles voudraient aider mais ne savent pas comment faire et craignent d'être les prochaines victimes si elles interviennent. L'intimidation empoisonne les relations et l'ambiance pour toute une classe ou un groupe. Le programme d'intervention de la méthode de la préoccupation partagée [(MPP)] (Plateforme romande MPP) auquel sont formées les écoles romandes prévoit des actions concrètes et de sensibilisation pour l'ensemble des personnes impliquées qui permet de briser l'effet de groupe.