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19. AUGUST 2024
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SEXUALITÉ

Violence sexuelle – il est interdit de te forcer à faire ce que tu ne veux pas

Violence sexuelle – il est interdit de te forcer à faire ce que tu ne veux pas
La violence sexuelle, c'est quand quelqu'un fait des choses sexuelles que l'autre ne veut pas ou lorsque la victime ne parvient pas à empêcher un rapport sexuel forcé. La violence sexuelle est interdite. Et ce, même si elle vient de quelqu'un que tu aimes beaucoup. Cet article t’indique où trouver de l'aide.

L'essentiel en bref

  • Il existe différentes formes de violence sexuelle.
  • La violence sexuelle est souvent exercée par des personnes proches.
  • Il est important de demander de l'aide en cas de violence sexuelle.
  • La violence sexuelle est très éprouvante pour les personnes qui en sont victimes.

C'est de la violence sexuelle

Les actes sexuels commis contre la volonté d'une personne sont également appelés ‘’violence sexuelle’’, ‘’agressions sexuelles’’ ou ‘’abus sexuels’’. La violence sexuelle peut prendre différentes formes, des allusions sexuelles ou érotiques ne sont pas des violences sexuelles. Mais il est clair que dès que quelqu'un te met mal à l'aise, une limite est atteinte. Il s'agit alors de rétablir ton bien-être. Ça passe par le fait de se sentir sur un pied d'égalité dans la rencontre avec autrui. C'est précisément ce qui ne se passe pas dans le cas de la violence sexuelle.

Souvent, la violence sexuelle est exercée par des personnes proches : Amis, parents, membres de la famille, moniteurs de sport ou de loisirs ou d’autres personnes de référence.

La violence sexuelle peut se manifester de différentes manières. Elle commence souvent de manière insidieuse, que ce soit par des actes mais aussi des paroles ; les deux peuvent constituer une violence sexuelle. Tu trouveras ici quelques exemples :

  • Quelqu'un te harcèle sexuellement par des remarques, des gestes ou des attouchements.
  • Quelqu'un te montre involontairement ses parties intimes ou des représentations pornographiques.
  • Quelqu'un fait des choses sexuelles que tu n'aimes pas.
  • Quelqu'un te force à avoir des rapports sexuels.
  • Quelqu'un ne te prend pas au sérieux si tu n'es pas à l'aise avec un acte sexuel et essaie de te persuader de le faire en prétendant que tout le monde le fait ou en continuant simplement à le faire.
  • Quelqu'un profite de ta faiblesse, de ta dépendance ou de ton absence de défense. Par exemple, si tu es jeune, sans revenu ou sans permis de séjour. Ou lorsque tu ne peux pas t'exprimer clairement parce que tu es étourdi, ivre ou pas dans ton état normal.
  • Quelqu'un menace de faire quelque chose si tu n'accomplis pas certains actes sexuels.

Que faire en cas de harcèlement sexuel ?

Si tu es harcelé·e sexuellement, par des remarques, des gestes ou des attouchements, tu peux dire, si possible, à haute et intelligible voix : "Arrête. Je ne veux pas de ça. Enlève tes mains !" ou appelle à l'aide à haute voix. Si tu es harcelé·e sexuellement en ligne, ne réagis pas. Bloque l'utilisateur ou le numéro et signale l'incident à la police.

Les victimes ne sont jamais à blâmer

Aujourd'hui encore, les victimes de violences sexuelles doivent malheureusement souvent entendre qu'elles sont elles-mêmes responsables : qu’elles se sont habillées de manière provocante, ont bu trop d'alcool ou qu’elles ne se sont pas suffisamment défendues. De ce fait, de nombreuses victimes se sentent coupables. Elles ont honte et n'osent pas parler de leur agression.

L'auteur de la violence sexuelle est toujours le seul responsable. Tout le monde peut être victime de violence sexuelle, quel que soit son âge ou son apparence. La personne qui commet l'acte passe souvent outre la résistance ou le refus de la personne concernée.

Les réactions involontaires mais habituelles en cas d'événements traumatisants comme un viol, peuvent par exemple être de se figer ou de se sentir paralysé·e, ce sont des réactions de protection ou de stress. C’est ce qui fait que la personne agressée ne se défend pas mais cela ne signifie pas qu'elle a donné son accord.

Violences sexuelles et réactions psychiques

Une agression sexuelle ou un viol, peuvent ébranler et changer toute une vie. Les réactions peuvent être très diverses et très variées. En voici quelques-unes : • Certains jeunes vont refouler ce qu'ils ont vécu. Ils se protègent ainsi. Ils peuvent alors à peine s'en souvenir. Tout semble fonctionner comme d'habitude, mais avec une impression de vie en vase clos. • Nombreux sont ceux qui éprouvent des sentiments de honte et de culpabilité. Certains se replient sur eux-mêmes, connaissent des états d'anxiété, dorment mal et ont du mal à se concentrer. • D’autres vont avoir des flash-backs. Ce sont des images mentales souvent éclairs qui reviennent sans-cesse sous forme de pensées ou de rêve, qui font revivre la situation traumatisante à la personne. • D'autres encore peuvent tomber dans des états dissociatifs. Le cerveau va traiter les souvenirs, les impressions sensorielles, les sentiments, les perceptions et les sensations corporelles avec détachement si bien que la personne aura de la peine à s’en souvenir, il se peut même qu’elle puisse l'oublier complètement (amnésie dissociative) et vivre avec une sensation de détachement de soi et ou de son environnement. Ceci afin de ne pas ressentir l'insupportable. • Certaines personnes vont souffrir de troubles psychiques. Elles peuvent par exemple développer un trouble de stress post-traumatique, une dépression, une addiction ou un trouble alimentaire. Il peut également y avoir des comportements d'automutilation ou des pensées suicidaires.

Pourquoi les victimes se taisent-elles souvent ?

Les victimes se taisent malheureusement souvent et ne parlent pas de leur agression. Elles n’ont souvent pas conscience de l'injustice qui leur a été faite. Elles se sentent complices, éprouvent de la honte, elles ont peur que personne ne les croie.

D’autant plus qu’il est particulièrement difficile de chercher de l'aide lorsque l’auteur de l'agression est un proche. Le proche étant perçu comme une personne importante, en dépit de ce qui s'est passé ; les victimes ne veulent souvent ni les perdre ni leur faire du tort. Elles ont parfois même tendance à les protéger. Nombreux·ses sont celleux qui craignent de briser leur famille. D'autres redoutent de voir les choses s'empirer en s’imaginant que personne ne va les croire.

Ceci d’autant plus que les agresseurs parviennent souvent à établir une position de force. Ils interdisent aux personnes concernées de parler, les isolent, les menacent et/ou les rendent dépendantes. Cela crée un climat de peur et de secret dont les victimes ne parviennent plus à imaginer comment s’en sortir. Il est pourtant possible d’en sortir :

Obtenir de l'aide en cas de violence sexuelle

Résiste à la tentation de te mettre en retrait, mets des distances avec ton agresseur et prends contact avec une personne de confiance pour en parler. Si tu n'es pas sûr·e ou si tu ne te sens pas à l'aise pour te confier à quelqu'un de ton entourage, tu peux t'adresser à un centre de conseil aux victimes - Où puis-je trouver de l’aide ? - l’aide aux victimes en Suisse. Tu peux également contacter le 147 en nous écrivant ou en nous appelant à ce numéro. Nous sommes toujours là pour toi.

Il faut du courage pour demander de l'aide. Si tu n'arrives pas encore à en parler, ce n'est pas grave. Ne te mets pas la pression. Reste fidèle à toi-même en étant attentif·ve à ce qui te fait du bien ou pas sur le moment. Certains éprouvent du soulagement d'en parler. D'autres préfèrent d'abord tout écrire dans un journal intime, d’autres préfèrent ne pas s'occuper du tout de leur agression. Certaines personnes ont besoin de beaucoup de temps, parfois même des années, avant de se sentir prêt à en parler.

  • Si tu es blessé·e, il est important que tu reçoives des soins et que tu te rendes sans attendre à l'hôpital ou dans un cabinet de gynécologie.
  • Si un rapport sexuel non protégé a eu lieu, tu peux te procurer la "pilule du lendemain" à la pharmacie. Tu peux aussi suivre un traitement PEP (prophylaxie post-exposition) afin d'éviter une infection par le VIH. Trouve plus d’info sur - PEP VIH | Aide Suisse contre le Sida
  • Envisage également un examen médico-légal. Une telle mesure ne signifie pas nécessairement que tu dois porter plainte. Dans certains cantons, la conservation des traces est possible même sans plainte. Ainsi, les preuves sont disponibles pour le cas où tu souhaiterais porter plainte ultérieurement. Veille toutefois à ne pas détruire les traces en te douchant au préalable. Les vêtements, les draps ou les protège-slips doivent être conservés dans un sac et apportés au laboratoire. Tu peux t’adresser à une UMV, c’est une unité de médecine des violences à l’hôpital le plus proche de chez toi.

Soutien aux victimes de violences sexuelles

Si tu es victime de violences sexuelles, tu as le droit de te faire conseiller par l'aide aux victimes. L'aide aux victimes est spécialisée dans la violence sexuelle. Les consultations sont gratuites et totalement confidentielles. Dès que tu as osé faire le pas de te confier à un service spécialisé, tu n'es plus seul·e.

L’aide aux victimes peut t’aider à te protéger contre d'autres agressions mais aussi à surmonter l'agression ou les agressions. En cas de nécessité, un soutien thérapeutique peut être organisé et quelquefois même financé.

Si tu envisages de porter plainte, tu dois impérativement en parler au préalable avec le service d'aide aux victimes. Ils peuvent t’aider à te préparer à affronter la justice et à faire valoir tes droits. Des spécialistes peuvent également t'accompagner aux interrogatoires si nécessaire. La police n'intervient jamais sans ton accord.

Prends soin de toi : voici ce que tu peux faire

  • Prends conscience de tes besoins. Prends une pause pour te demander de quoi as-tu besoin dans le moment présent.
  • Pense à rester en mouvement, à faire suffisamment d'exercice et à te reposer.
  • Ne te laisse pas aller à la tentation de te mettre en retrait. Reste en contact avec les personnes qui te font du bien et qui sont importantes pour toi.
  • Si tu es encore en contact avec l'agresseur ; réfléchis si ce contact te fait du bien et pense à comment te protéger contre d'autres agressions. Pour cela, demande de l'aide à un centre d'aide aux victimes.
  • En cas de flashbacks et de dissociation : interromps-les en te ramenant dans l’instant présent : Tu peux dire à haute voix comment tu t'appelles, quel âge tu as, quelle est la date et l'heure d’aujourd'hui ainsi que où tu te trouves. Prends conscience que tu es en sécurité. Regarde autour de toi et décris ce que tu perçois. Prends conscience du sol sous tes pieds pour augmenter ton sentiment d’ancrage. Pense à pratiquer des exercices de respiration pour te détendre. Teste d'autres stratégies de relaxation
  • Tu connais une personne qui a subi des violences sexuelles ? Découvre comment réagir si quelqu'un te parle de violence sexuelle

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